SYGIAP: Le Projet

Mise en place d’un système de gestion d’information et de cartographie pour la sauvegarde des sites congolais du Patrimoine Mondial.

La République Démocratique du Congo (RDC) possède une richesse biologique des plus élevée au monde. Les aires protégées couvrent 10% des 2 345 480 km² du territoire Congolais et comprennent 5 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO: Parc National des Virunga, Parc National de la Garamba, Parc National de Kahuzi-Biega, Parc National de la Salonga et la Réserve de faune à Okapis. Participant autant à la préservation d’écosystèmes particuliers qu’à la sauvegarde d’espèces animales exceptionnelles, ces sites ont souffert du conflit armé dans le pays. Cependant, les opérations fondamentales de gestion des parcs ont pu être maintenues durant le conflit.

Garamba

Les besoins en informations appropriées et actualisées sont nécessaires au maintien de la connaissance de l’état de préservation de ces 5 sites. En vue de poursuivre la protection des espèces et des écosystèmes menacés et d’en assurer la conservation il convient de confronter les informations existantes (cartes territoires, anciennes photos aériennes, des rapports des expéditions,…) avec l’état actuel de la flore et de la faune des parcs nationaux. La cartographie et l’interprétation d’images satellites récentes permettent d’une part de mettre à jour l’information spatiale des parcs et d’autre part d’initier un suivi de l’évolution de l’état des surfaces protégées.

Il revient à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) en charge de ces parcs nationaux d’assurer cette mission indispensable à la pérennité des acquis actuels et à venir en matière de connaissances écologiques et de documents cartographiques nécessaires à un suivi et une gestion soutenables de ces territoires.

En étroite collaboration avec le Centre du Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Politique Scientifique Fédérale Belge met en place un réseau d’instititions scientifiques belges (Université Catholique de Louvain, Université de Gand,…) disposées à unir leurs efforts pour assister l’ICCN dans une démarche de mise en place d’un véritable système d’information sur les sites WHS et contribuer activement à sa mise en œuvre à travers la production de cartes de référence.

 

Objectifs du projet SYGIAP


L’objectif général de ce projet intégré est d’établir un cadre de gestion des informations géographiques existantes et de produire les cartes de base servant de référence pour les activités de terrain et la gestion des sites WHS.

Plus particulièrement, la première phase du projet a poursuivi quatre objectifs spécifiques :

  1. la définition des bases conceptuelles d’un système d’information pour l’ICCN
  2. le renforcement des capacités techniques et méthodologiques de l’ICCN en matière de système d’information géographique (SIG) et de production cartographique
  3. la production ou la mise à jour de la carte de base de chacun des 5 sites WHS
  4. le développement méthodologique d’un système de suivi par télédétection spatiale d’un ou deux sites, en relation avec une problématique jugée prioritaire pour leur gestion

La deuxième phase du projet était focalisé sur:

  1. consolider au niveau institutionnel et technique le SYGIAP
  2. l’enrichissement des données bio-géographiques existantes à partir des bases de connaissance du Musée Royal d’Afrique centrale, de l’Institut Royal des Sciences Naturelles et/ou du Jardin botanique et des universités
  3. démonstration de la cartographie et du suivi des zones tampons de 2 aires protégées et des pressions qu’elles subissent
  4. appuyer l’ICCN pour qu’il soit le précurseur d’une proposition de « plate-forme de concertation/coordination interministérielle
  5. la rédaction d’un manuel pratique/technique et d’un ouvrage de vulgarisation scientifique
  6. appui au ‘capacity building’ par la mise à disposition de formateurs spécialisés pour la formation des agents de l’ICCN

Et les objectifs primaires de la troisième phase sont:

  1. consolider le SYGIAP pour qu’il puisse devenir également un outil de suivi des pressions et de gestion des conflits
  2. fournir à l’ICCN la formation de base nécessaire pour une sensibilisation efficace auprès des populations riveraines des aires protégées
  3. proposer des pistes opérationnelles pour l’utilisation des données spatiales dans le développement de plans d’aménagement